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Ce qu’il faut savoir sur Kylin OS, le futur OS chinois (basé sur Linux)


Deux des plus grands éditeurs de logiciels chinois ont annoncé leur intention d’unir leurs forces pour créer le grand système d’exploitation domestique dont le pays souhaite se doter pour conquérir son indépendance technologique face aux États-Unis.

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D’un côté, China Standard Software (CS2C). De l’autre, Tianjin Kylin Information (TKC).

Point commun ? Des liens plus ou moins évidents avec le pouvoir de Pékin.

Ambition ? Créer un système d’exploitation pour neutraliser Windows, toujours dominant en Chine (92%), et créer un véritable écosystème national.

Un accord entre Kylin et NeoKylin OS

CS2C est considéré comme le créateur du clone de Windows XP chinois, un système baptisé NeoKylin OS. De son côté, TKC est le gestionnaire actuel de Kylin, le premier véritable système d’exploitation souverain « made in China ». Pour la petite histoire, la version communautaire de Kylin est gratuite et serait chaque année téléchargée environ 24 millions de fois.

Les deux entreprises ont conclu un accord : elles vont unir leurs efforts (développement, recherche, marketing) autour d’une nouvelle entité pour créer un seul système d’exploitation chinois officiel. Ce dernier n’a pas encore reçu de nom, mais le projet a été officialisé lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Pékin le 6 décembre dernier.

Un seul système d’exploitation restera

Kylin a été créé en 2001 par des chercheurs universitaires. Il est basé à l’origine sur FreeBSD et a été développé via le programme 863, un fonds gouvernemental lancé dans les années 80 pour stimuler le développement de technologies locales, avec un objectif d’indépendance technologique des grandes puissances étrangères.

La version FreeBSD de Kylin n’a jamais véritablement connu le succès, en dehors de quelques réseaux et cercles militaires. En 2009, une nouvelle mouture – basée cette fois sur un noyau Linux – a été lancée. Cinq ans plus tard, son développement est confié à une toute nouvelle entreprise créée pour l’occasion, TKC. Celle-ci poursuit le développement de trois versions distinctes : serveurs, objets connectés et ordinateurs personnels.

C’est d’ailleurs sur cette base que CS2C a lancé son propre « fork » en 2010 dans le but de créer une version plus intuitive, devenue NeoKylin OS.

La base de ce nouvel OS empruntera tantôt à Kylin, tantôt à NeoKylin.
Les efforts vont donc être à présent mutualisés et rien ne sera simple, tant les deux OS ont pris des chemins différents depuis près de dix ans.

Le conflit avec les USA accélère le mouvement

Dans la guerre commerciale que livre actuellement Washington à la Chine, l’idée est d’accélérer la transition pour les administrations et les citoyens des systèmes d’exploitation étrangers à des OS domestiques.

Les deux entreprises n’ont pas encore un bilan à la Windows ou macOS X à défendre, mais peuvent se targuer d’avoir convaincu 90 % des administrations du gouvernement depuis la décision de remplacer les systèmes d’exploitation étrangers en 2014 (sur décision de Pékin).

Cette politique ambitieuse a même reçu un nom : 3-5-2. Et son objectif est de court terme : 2022 pour le secteur public chinois (c’est demain). Les citoyens suivront sans doute. Nul doute que d’autres initiatives, comme Harmony OS de Huawei, dont nous vous parlions en août 2019 pour réduire la dépendance à Android, peuvent entrer dans la danse sur le mobile.

CG

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